La dernière grande phase de construction du château hospitalier, que l’on situe au milieu du XIIIe siècle, consista à le doter d’une seconde enceinte (contre laquelle vinrent s’adosser au sud des écuries) et d’une grande salle précédée d’un portique à l’intérieur du château primitif. C’est sans doute également à cette époque que fut construit le « logis du châtelain » au dernier étage de la tour sud-ouest du donjon.

Un plan typique

En ce milieu du XIIIe siècle, le Crac des Chevaliers prit l’apparence d’un château à double enceinte dont le schéma défensif est bien connu dans la région depuis la période byzantine : une enceinte extérieure basse servant de premier barrage placée sous le commandement de l’enceinte intérieure qui la domine par sa hauteur.

Le type des tours de flanquement circulaires s’inscrit quant à lui dans la lignée des programmes militaires standardisés au tournant du XIIIe siècle par Philippe Auguste.

L’enceinte extérieure

L’enceinte extérieure du Crac déploie différents éléments d’architecture défensive : tourelles circulaires, archères à niche et bretèches régulièrement espacées.

La construction de l’enceinte extérieure conduisit à la création d’un large réservoir d’eau (birkeh) dans l’ancien fossé sud.

Les écuries

Au Crac des Chevaliers, le cœur de la garnison était composé d’une soixantaine de frères chevaliers accompagnés chacun d’un frère sergent d’arme et probablement de valets. Si l’on se fie à la règle de l’ordre, chaque chevalier était doté de trois montures tandis que les sergents d’arme en recevaient deux, portant à trois-cents le nombre théorique de chevaux.

Bien qu’atteignant 60 mètres de long, les écuries du Crac ne pouvaient pas abriter 300 montures en même temps. Des chevaux, notamment ceux des dignitaires, étaient sans doute abrités dans le château haut, tandis que d’autres étaient en déplacement, laissés au pré ou dans les lices.