Vers une hiérarchisation marquée des espaces

Les années 1202-1203, qui connurent de forts séismes, servent de point de repère pour dater le début d’une nouvelle campagne de fortification qui transforma radicalement la physionomie du premier château.

Alors que le premier château hospitalier était organisé de plain-pied, le nouveau programme vint modifier radicalement les choses. Sans doute faut-il y voir un changement de statut de la place qui avait pris de l’importance, tout comme le château de Marqab, après que Saladin se fut emparé de Belvoir en 1189.

L’espace de commandement

Le château primitif fut alors englobé au sud dans un ensemble d’une grande puissance : un véritable donjon composé de trois tours circulaires, reliées entre elles par des bâtiments. Dans ce complexe hautement symbolique, qui se développe sur plus de quatre niveaux, furent rassemblés des espaces à vocation défensive, ainsi qu’un secteur réservé  aux fonctions résidentielles de commandement et d’apparat.

Le renforcement des dispositifs défensifs

L’autre élément fort de ce nouveau programme fut la construction à la base du donjon et sur le front ouest d’un immense glacis venant envelopper le château primitif, à l’intérieur duquel court une galerie défensive à archères.

Le contrôle des circulations

Une tour-porte complétait à l’est le nouveau dispositif d’entrée en contrôlant la circulation entre la rampe orientale et l’accès au sud en provenance de la barbacane sud. Elle était fermée à l’aide de deux vantaux hérissés de clous, comme en témoignent encore aujourd’hui les empreintes dans les feuillures, précédés d’un assommoir et d’une herse. Cette porte construite dans un bel et grand appareil à bossages tabulaires est ornée de deux lions couchés affrontés rappelant à la fois la puissance des maîtres des lieux et la soumission de l’ennemi contenu en dehors de la place. La présence de reliefs nous indique qu’il s’agissait de l’entrée principale.