Préservée depuis de la fréquentation humaine, la partie encore exondée de cette caverne permet d’approcher un lointain passé dont la plupart des traces ont aujourd’hui disparu sous la mer.

Une variation du niveau de la mer : jusqu'à 135 m

Au plus froid de la glaciation, le volume d'eau stocké sous forme de glace sur le continent a provoqué un abaissement considérable du niveau des océans. Au maximum de la régression würmienne, on estime que le niveau local de la mer était 135 m plus bas que le niveau actuel, ce qui situe le littoral pléistocène à une dizaine de kilomètres de la cavité. Les hommes trouvaient là des animaux marins, phoques et pingouins notamment. La proximité de ces trois biotopes, mer, plaine à graminées et montagne, rendait cette région particulièrement propice aux chasseurs-cueilleurs du Paléolithique.

L’accès a été noyé par la remontée des eaux. On estime qu'il y a 10 000 ans le niveau de l'eau atteignait le plancher du porche d'entrée de la grotte. Depuis, le niveau marin a progressé de 37 m et s'accélère depuis 2011 en lien avec l'évolution du climat. Suivant les projections du GIEC, la remontée devrait progresser de 5 m d'ici les années 2300, entrainant la disparition définitive de l'art paléolithique dans la grotte. 

La partie encore préservée de la montée des eaux

Seul un cinquième des surfaces de la cavité exploitable par les artistes du Paléolithique supérieur, correspondant aux parties les plus reculées et élevées de la grotte, est encore préservé, pour 150 à 200 ans. La configuration des zones sous-marines est semblable aux secteurs exondés, avec parfois de vastes salles, des diverticules axiaux, des galeries étroites, etc. Le reste est aujourd’hui noyé et toute trace humaine lessivée par la Méditerranée.