Bosra était une ville étape et une ville commerçante, mais elle était, et elle reste encore, un gros bourg agricole, dont la richesse s’appuie sur des terres fertiles, lorsqu’elles sont bien arrosées par les pluies.

Tout autour de la ville se trouvait une zone de jardins et de vergers, enclose par de hauts murs de pierres sèches. Ces petites propriétés familiales pouvaient être arrosées avec l’eau des citernes et des birket. Elles servaient à cultiver les légumes et les fruits assurant la subsistance des habitants. Le territoire de la ville situé au-delà de cette couronne maraîchère était subdivisé de façon plus régulière et plus systématique, comme différents exemples de cadastration le prouvent. À ces parcelles, plus grandes, plus éloignées de la ville et sans arrosage manuel, étaient réservées des cultures plus étendues, comme les cultures de céréales.

Prédominance de la culture du blé et de l'orge

C’est en effet la prédominance de la culture des céréales, en plus de quelques légumineuses, que le Dr. Delbet a notée à Bosra au milieu du XIXe siècle. En 1596, d’après des registres fiscaux ottomans, la culture des blés et de l’orge était également dominante dans toute la région, la montagne comme le plateau, ce que confirment des études récentes. Pour l’Antiquité, l’abondance des petites meules constituées de deux disques ou de la meule dite « romaine ou pompéïenne», constituée de deux troncs de cônes évidés pivotant autour d’un cône, prouve que le broyage du grain et sa consommation faisaient partie de la vie domestique quotidienne.

Les vignes à Bosra

En ce qui concerne la vigne, actuellement replantée dans les jardins de Bosra, sa culture est attestée dans l’Antiquité par un pressoir vinicole, creusé dans le roc en plein champ, à l’ouest de Bosra, qui a été découvert par la Direction des Antiquités de Bosra (2003).

L'apport de la recherche archéologique

Les travaux effectués sur le tell de Bosra, au nord-ouest de la ville, par la mission archéologique de l’Université américaine de Beyrouth, ont révélé dans les niveaux archéologiques de l’âge du Bronze à l’époque moderne, des graines de céréales (blé dur, blé tendre, orge), des légumineuses (lentilles, pois), des fruits (figues, olives, raisins) et des plantes sauvages (mauve, coronille, gaillet). On a constaté à l’époque omeyyade une forte augmentation des grains d’orge et l’apparition de graines de fruit du cornouiller mâle et de pommes de pin. Les informations apportées par l’échantillonnage produit par l’équipe américaine sont corroborées sur d’autres sites de la région, notamment pour l’époque du Bronze à Jawa en Jordanie. Des informations complémentaires sur l’environnement naturel et les cultures ont été recueillies sur les fouilles françaises de Bosra pour une longue durée allant de l’époque hellénistique à l’époque moderne.