La royauté fait partie des plus anciennes institutions constitutives de la civilisation mésopotamienne. Au premier millénaire av. J.-C., le roi babylonien occupe une place éminente sur ses sujets et par rapport aux autres souverains du Proche-Orient, comme l’indique le corpus composé des inscriptions royales (textes à caractère monumental commémorant les hauts faits d’un roi).

Les titulatures royales reprennent à la fois les qualités traditionnelles dévolues au souverain, comme la vaillance, la puissance, l’équité et la piété. Le roi babylonien, qui possède un équivalent de pouvoir absolu de droit divin, est présenté dans la documentation textuelle idéologique comme celui qui dépasse en tout point ses prédécesseurs, et qui se doit de laisser un souvenir durable dans les mémoires et la postérité par ses conquêtes militaires, ses réalisations palatiales et ses restaurations de sanctuaires. 

Le souverain babylonien a tout de même des devoirs, notamment envers sa ville de Babylone. Il doit la protéger et l’entretenir, protéger également les habitants de Babylone en leur garantissant un statut privilégié et satisfaire les obligations cultuelles envers les divinités. Ainsi, la seule borne à l’immense pouvoir royal est l’obligation de reconnaître la primauté des dieux, de participer régulièrement aux nombreuses cérémonies religieuses et de respecter les franchises des grands centres urbains, sièges d’un sanctuaire majeur.

De nombreux éléments de cette idéologie royale ont été repris par les souverains achéménides et séleucides, expliquant l’adhésion des gens de Babylonie au pouvoir de ces dynasties étrangères.