Les fouilles allemandes menées par Robert Koldewey entre 1899 et 1902 ont permis de mettre au jour la Voie Processionnelle de Babylone. Le milieu de l’année 1902 est marqué par la découverte de la célèbre Porte d’Ishtar qui nécessita à elle seule 9 mois de travail de mars à novembre 1902. La Voie Processionnelle et la Porte d’Ishtar sont toutes deux reconstituées au Pergamon Museum de Berlin.

Le réseau des rues de Babylone est très ancien et remonte, pour au moins certains tronçons, à la première moitié du deuxième millénaire av. J.-C. Les parties les plus impressionnantes du réseau sont les voies processionnelles, et plus particulièrement celle connue sous les noms d’Ay-ibur-shabum (« L’ennemi ne passera pas »). Elle se présente sous l’aspect d’une grande rue pavée (dégagée sur près d’un km), décorée de 120 lions, symboles de la déesse Ishtar, réalisés en briques glaçurées. Elle débute à la Porte d’Ishtar, longe la façade orientale du Palais Sud et sert notamment lors de la grande procession du huitième jour de la fête du Nouvel An babylonien. 

Quant à la Porte d’Ishtar, célèbre entre toutes, c’est l’une des huit entrées existantes dans la ville intérieure de Babylone. Elle s’élève sur presque 30 mètres de haut et s’étend sur une longueur totale de 48 mètres. L’ouverture est en fait constituée de deux doubles-vantaux en cèdre, l’un intérieur et l’autre extérieur. La Porte d’Ishtar est également l’un des rares témoignages de l’art de l’époque de Nabuchodonosor II, voire de l’aspect de la ville de Babylone sous son règne au VIe siècle. La Porte d’Ishtar est réalisée en briques brillantes de couleur bleu et est ornée d’environ 575 taureaux et dragons, animaux choisis pour leur rôle apotropaïque et leur vertu magique, symboles des dieux Adad (dieu de l’Orage) et Marduk, protégeant ainsi la porte de la ville des ennemis extérieurs.