Les campagnes de fouilles 1997 et 2002 sur le site archéologique de la Fangade, au sud de l’étang de Thau, le plus vaste et le plus profond des étangs du Languedoc, ont révélé, à 300 mètres du rivage, les vestiges d’un habitat lagunaire de la fin de l’âge du Bronze.

Une campagne fructueuse

La problématique des habitats protohistoriques littoraux trouve sur le gisement de la Fangade un remarquable terrain d’investigation pour appréhender les structures et les niveaux d’occupation, analyser leur état de conservation, affiner la chrono-typologie du site, étudier le type de bois utilisés pour l’édification de l’habitat et relever les indices de la variation du niveau de la mer. Les sondages menés en diverses zones ont mis au jour, dans les couches de sédiment, plusieurs types d’objets dont 165 pieux en chêne vert, merisier, olivier ou saule, des outils et des fragments de céramique…

Une page de pré-histoire

L’étude des habitats lagunaires immergés permet de retracer les déplacements des communautés villageoises au gré de la montée du niveau de la mer. La Fangade renseigne également sur la façon dont les hommes vivaient dans le Midi à l’âge du Bronze. L’archéologie sous-marine ouvre ainsi de riches perspectives au croisement de plusieurs disciplines. Les recherches en zone terrestre et en zone maritime s’enrichissent mutuellement et partagent un objectif commun : comprendre, à partir d’un tesson de céramique, d’un pieu de bois ou d’un grain d’orge comment les hommes vivaient et construisaient leur habitat, comment et pourquoi ils se déplaçaient et procédaient à des échanges, quels objets ils utilisaient… Ce site s’inscrit dans un dispositif d’occupations littorales aujourd’hui dissimulées et ennoyées.