L’étude des zones d’estran, dites aussi zone de marnage ou zone intertidale car il s’agit des espaces marins circonscrits entre la limite extrême des plus hautes et des plus basses mers, se heurte à de nombreux obstacles.

Des raisons de s’inquiéter

Les changements climatiques, l’érosion, les aménagements littoraux sont source de graves dangers pour les sites d’estran. Le flux et le reflux des marées, les tempêtes, le déplacement du trait de côte, rendent cet espace intertidal très difficile à fouiller. Ni l’enquête immergée ni l’investigation terrestre ne sont complètement satisfaisantes. Le Drassm s’efforce en conséquence de mettre au point des solutions techniques et méthodologiques pour en assurer l'expertise et, le cas échéant, l'étude mais le nombre des gisements sur lesquels pèse une menace ne cesse de croître.

Zones à défendre

La création d’un fonds dédié au financement des opérations d’urgence n’a pas à ce jour été actée et, faute de solution ad hoc, on peut conjecturer que nombre de sites d’estran sont appelés à disparaître à l’heure où les bouleversements climatiques engendrent un accroissement significatif des phénomènes tempétueux comme ceux qui, en 2013 et 2014, ont frappé les côtes du Ponant. C’est d’autant plus regrettable que ces sites couvrent une chronologie qui s’étend du Paléolithique à nos jours. L’on y trouve en effet concentrés des mégalithes et des aires d’occupations archéologiques ainsi que des nécropoles, pêcheries, épaves de navires en bois ou métalliques, vestiges d’avions ou de chars ou ouvrages défensifs du mur de l’Atlantique, etc. Il est vraisemblable que le Drassm, comme les équipes de chercheurs qui se sont mobilisées pour sauvegarder ces précieuses données archéologiques, ne pourra pas faire face à la « marée » des urgences futures.

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