Grâce aux agronomes latins, il est possible d’avoir quelques idées sur la composition du personnel d’une villa. Le propriétaire peut être représenté par un intendant, le procurator, chargé de la partie comptable et administrative. Le quotidien de l’exploitation est à la charge du vilicus, régisseur qui dirigera la familia rustica. Une large place est faite aux esclaves, servi, mancipia, sous la forme de troupes enchaînées ou bien d’équipes sous la direction de monitores. À côté d’un système d’exploitation esclavagiste, le travail d’une main-d’œuvre libre ne disparaît pas, sous la forme d’emplois saisonniers et spécialisés, les mercenari, ou bien de coloni, locataires pour mettre en valeur des parties du domaine.

Si l’on a pris l’habitude d’appliquer les grandes lignes de cette organisation aux villas de la Gaule, il n’est pas toujours aisé de vérifier la nature des rapports sociaux au sein de l’exploitation domaniale. À la lecture de certains plans, des logements pour le vilicus, à proximité de la résidence et présentant certains détails de confort, ont été identifiés à titre d’hypothèse. Plus sûrement, des habitations pour la main-d’œuvre sont connues, présentant une répétition d’unités de petite taille, organisées en quartiers ou ailes, et des équipements domestiques comme des foyers. Ces constructions n’apportent rien sur le statut de leurs occupants. Les inscriptions sur des esclaves sont peu fréquentes en milieu rural et la découverte d’entraves restent exceptionnelles.