Le moulage s’est imposé dans la vie des musées dès le XIXe siècle. À la suite de la création de l’atelier du musée du Louvre, destiné à mettre sur le marché des moulages fidèles aux originaux, le musée de Saint-Germain développe, grâce à son atelier, une pratique de pointe reconnue dans le monde. La vente et les échanges de ces objets moulés participent, non seulement à l’économie du musée, mais également à sa muséographie.

Une pratique ancestrale en évolution constante

Les plus anciens moulages connus remontent à l’ancienne Égypte. Au VIIIe siècle avant notre ère, sont utilisés des moules en terre. Au VIe siècle, la technique du moulage à la cire perdue est attestée dans le monde grec antique.

Avec l’ère industrielle, l’utilisation de la gélatine permet la réalisation d’empreintes relativement fines. Le développement accéléré de l’industrie chimique, après la Seconde Guerre mondiale, apporte une diversification des matières premières : les types de plâtres se multiplient ; l’élastomère, l’alginate, la plastiline font leur entrée, tout comme les matériaux composites.

Enfin, le moulage industriel permet, à partir d’une matrice en métal usiné, de fabriquer des produits de consommation courante.

Aujourd’hui, la numérisation tridimensionnelle en haute définition autorise l’impression 3D. Cependant, les retouches manuelles et la patine restent nécessaires pour des finitions de qualité.
 

Le moulage d’art au service des musées

Le moulage d’art se caractérise par l’attention portée à la finesse de sa réalisation et sa conformité au modèle original. Les premiers moulages de ce type sont exécutés à la cire perdue, puis avec la technique plus récente du moule à pièces en plâtre. Les tirages sont alors le plus souvent en plâtres également. Une patine à la gomme-laque, par une succession de glacis, achève ce travail d’une grande précision. Cette technique est celle développée par Abel Maître, chef des ateliers du musée de Saint-Germain depuis 1866.

À partir des années 1950, la souplesse de l’élastomère permet une prise d’empreinte sur l’objet original, avec ou sans éléments en saillie, reproduisant les moindres détails. Quelle que soit la matière composite utilisée, le tirage positif devient la copie conforme de l’objet original. La touche finale est donnée par la patine, à l’aide de gommes-laques ou de peintures acryliques.

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