Irak - Il y a 2 900 ans

Nimrud

Nimrud, ancienne capitale de l’empire néo-assyrien (IXe-VIIe siècles av. J.-C.), a livré un important sanctuaire : l’Ezida, qui contenait une bibliothèque composée de textes administratifs et littéraires. C'est l'exemple le plus complet de bibliothèque antique que l'on connaisse à ce jour.

Fouilles de Nimrud en 1953. Agatha Christie est en train de prendre des photos. cl. Joan Oates / British Institute for the Study of Iraq

Nimrud, anciennement appelée Kahlu, devient capitale de l’empire néo-assyrien sur la volonté du souverain Assurnasirpal II. C’est une ville royale, dotée de palais et de temples, qui a eu une importance politique et culturelle majeure aux VIIIe et VIIe siècles av. J.-C.

L'Ezida, « le Temple de Vérité »

Sur l’acropole de Nimrud se trouvait l’Ezida, un important sanctuaire. Ce bâtiment, fouillé depuis le XIXe siècle, comptait 35 pièces et mesurait 85*80 mètres. Outre des espaces consacrés à Nabû, dieu des scribes, et à sa parèdre Tashmetu, l’édifice contenait une bibliothèque composée de tablettes cunéiformes. Plus de 250 tablettes ont été retrouvées lors des fouilles archéologiques menées par Max Mallowan dans les années 1950.

Bibliothèque de l'Antiquité

La bibliothèque de Nimrud est l’un des exemples les plus clairs et complets d’une bibliothèque antique découverte in situ. Plus petite que celles de Ninive ou Babylone, qui se composaient de plusieurs milliers de tablettes, elle constituait un centre savant, dont on connaît les bâtiments, une partie des textes et certains des scribes les ayant produits.

Il s’agissait d’une bibliothèque assez généraliste, ne marquant pas de spécialisation dans une discipline particulière. En revanche, les scribes avaient effectué une différenciation entre, d’un côté, les textes administratifs et juridiques qui se trouvaient dans la première cour et, de l’autre, les tablettes littéraires et savantes qui étaient situées dans la seconde, en face de la cella de Nabû. Un espace du sanctuaire était aussi utilisé par la monarchie assyrienne pour la conservation de ses traités internationaux.

Redonner vie à la bibliothèque

Le site, aujourd’hui inaccessible et très endommagé, offre un très bel exemple de bibliothèque de temple. Sa reconstitution et sa modélisation par l’équipe du projet NimRoD, bibliothèques de l’Antiquité, du Labex Les Passés dans le Présent, et le CIREVE, permettent de parcourir le sanctuaire et de découvrir l’emplacement des tablettes, leur inventaire et des exemples des principales catégories de textes.

En savoir plus :

La lutte contre le vol et le trafic illicite des biens culturels est l'une des priorités du ministère de la Culture, qui prête une grande attention à l'ensemble de ces problématiques, notamment par son rôle régalien de contrôle de la circulation des biens culturels.