Irak - Il y a 5 000 ans

Kish

La ville de Kish était un royaume sumérien proche de Babylone, située sur un ancien bras de l’Euphrate. Particulièrement florissante au IIIe millénaire av. J.-C., elle était réputée être le siège de la première dynastie après le Déluge.

Masse d'armes de Mesilim, roi de Kish, AO 2349, Musée du Louvre

Un royaume sumérien

Kish était un riche royaume du pays de Sumer, situé au sud de l’Irak à l’époque dite des « Dynasties archaïques » (vers 2900-2340 av. J.-C.). Dans la tradition sumérienne, la ville de Kish était le premier royaume après le Déluge, ce qui contribua notamment à son importance politique. Très puissant au milieu du IIIe millénaire, le roi de Kish a ainsi arbitré des conflits opposant d'autres royaumes sumériens. Ce fut le cas pour la guerre entre Lagash et Umma, comme en témoigne une masse d’arme sculptée dédiée par le roi Mesilim dans un temple de Tello. Au IIIe millénaire, la ville présentait un ensemble palatial (palais A et palais P) caractérisé par l’emploi de colonnes, chose rare dans l’architecture sumérienne. Le cimetière Y de Kish comportait des tombes à chars, réservées à une élite.

Le berceau des rois akkadiens

Kish était aussi la ville d’origine du grand roi Sargon d’Akkad, qui prit le pouvoir vers 2340 av. J.-C., avant d'unifier pour la première fois le territoire mésopotamien. Signifiant « roi de la totalité », et doté d'une valeur universelle, le titre de « roi de Kish » fut porté par Sargon et ses successeurs, son fils Rimush l'ayant notamment inscrit sur des vases d’albâtre et sur un coquillage conservés au Musée du Louvre. La ville de Kish, proche de l'antique capitale de Sargon, Agadé, était au cœur de l'empire d'Akkad. Florissante jusqu'au début du IIe millénaire av. J.-C., Kish continua d'être occupée aux alentours de notre ère, aux époques parthe et sassanide, où une forteresse et un palais orné de décors en stuc y furent construits. 

Des recherches internationales

Le site fut identifié en 1873 par George Smith mais les véritables fouilles ne commencèrent qu’en 1912 avec le Français Henri de Genouillac. Elles furent reprises par l’université d’Oxford et le Field Museum de Chicago de 1923 à 1933. En 1988, une équipe japonaise dirigée par Ken Matsumoto se concentra sur le tell Inghara.

 

La lutte contre le vol et le trafic illicite des biens culturels est l'une des priorités du ministère de la Culture, qui prête une grande attention à l'ensemble de ces problématiques, notamment par son rôle régalien de contrôle de la circulation des biens culturels.