Les médecins exorcistes de l’Ezida

Certains des servants de l’Ezida maîtrisaient les savoirs assyro-babyloniens et se chargeaient de leur conservation et de leur transmission. C’était le cas des exorcistes-médecins, les ashipu, qui sont très bien documentés comme scribes de la bibliothèque. Ces derniers étaient devaient assurer la protection magique du temple, du roi et de sa cour. Ils pratiquaient aussi la médecine. Plus d’un tiers des textes sont ainsi des textes médicaux ou de divination à l’image de leur activité professionnelle.

Deux familles d’exorcistes à la Cour

Deux grandes familles de lettrés royaux sont connues comme scribes de la bibliothèque. La famille d’Ishtaran-shum-ukin était en charge du IXe au VIIIe siècle av. J.-C. Cette famille de lettrés travailla à la Cour sur six générations, avant d’être remplacée, semble-t-il, par les descendants de Gabbi-ilani-eresh dans les années 720. Parmi eux, Adad-shum-usur fut l’exorciste personnel d’Assarhaddon (680-669 av. J.-C.) et d’Assurbanipal (668-630/627 av. J.-C.). Son nom se retrouve dans plusieurs tablettes savantes de la bibliothèque.

Un rituel contre un champignon

Dans une lettre, Nergal-sharrani, un prêtre du temple de l’Ezida, informait le roi Assarhaddon qu’Adad-shum-usur allait réaliser un rituel pour protéger le temple d’un présage néfaste lié à l’apparition de champignons sur les murs du temple :

« Un certain champignon-kamunû est apparu dans la cour intérieure du temple de Nabu et un champignon-katarru sur les murs des salles de réserves centrales. [...] Il y a (contre cela) un rituel qu'Adad-shum-usur réalisera demain » (traduction Marie Young).

Une tablette de la bibliothèque contient justement un passage consacré aux présages néfastes liés à la poussée du même champignon. L’application pratique de ce texte théorique est, dans cette lettre, clairement visible.

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