Variété des matériaux

L’unité de base de la mosaïque est la tesselle, un petit cube d’environ 1 cm de côté, qui peut être fabriqué à partir de matériaux variés : le verre, la pierre, la terre cuite. La mosaïque pariétale utilise presque uniquement le verre, plus fragile que la pierre mais offrant une palette de couleurs qui surpasse de loin celle des autres matériaux. Le décor de la grande mosquée emploie ponctuellement des plaquettes de nacre. En forme de goutte, ces petits éléments servent à représenter les lampes qui pendent entre les arcs des édifices ou bien des fruits stylisés.

Des petits cubes en verre

Les tesselles sont découpées dans des galettes de verre coloré. Au VIIIe siècle, en Méditerranée, la verrerie est une activité développée. Le verre circule sous forme de lingots, le plus souvent non teintés, fabriqués en grande quantité dans des ateliers spécialisés. En bout de chaîne, les artisans verriers refondent les lingots et les colorent selon leurs besoins grâce à des oxydes métalliques. La Syrie est réputée pour son savoir-faire verrier. Il est donc très probable que les galettes soient de fabrication locale.

L’or et l’argent

Les mosaïques de la grande mosquée des Omeyyades emploient les tesselles d’or et d’argent. Les tesselles d’or sont utilisées pour les fonds. Les tesselles d’argent servent à rendre l’eau, mélangées à des tesselles blanches, bleues et turquoise.

Les tesselles d’or et d’argent sont composées d’une fine feuille de métal emprisonnée entre deux couches de verre, la couche supérieure étant très mince. De récentes études physico-chimiques ont montré que le métal utilisé pour fabriquer les tesselles dorées provenait de pièces d’or, confirmant une information donnée par les textes anciens.