Les sanctuaires

On connaît à Mari une dizaine de sanctuaires, mais les textes de la Ville II et de la Ville III en mentionnent bien davantage. La ville était un centre religieux majeur, dominé par ses hautes terrasses : le « massif rouge », bâti pendant la Ville II, puis la haute terrasse de la Ville III, dont la masse domine toujours le site. Les dépôts de fondation recueillis dans des sanctuaires, ainsi que les inscriptions votives gravées sur certaines statuettes qui y ont été découvertes, ont permis d’identifier quelques-unes des divinités qui faisaient l’objet de la piété des Mariotes de la Ville II.

On ne sait rien des sanctuaires de la Ville I. Les sanctuaires les plus connus datent de la Ville II. Au sud et au nord du « massif rouge » se trouvaient plusieurs sanctuaires, notamment le sanctuaire du Seigneur du pays (LUGAL DINGIR KALAM). Au sud de cet édifice ont été dégagés trois autres temples, dont le temple dit de « Ninizaza » où était vénérée une forme de la déesse Innana. Un sanctuaire majeur se trouvait dans le dit « palais présargonique » (Ville II), sans que l'on sache à qui il était voué. A l'écart du centre monumental, le temple d'Ishtar se dressait le long du rempart intérieur, au nord d'une porte de la ville. 

La construction de la Ville III a donné lieu à un réaménagement profond du centre monumental. A l'ouest du « massif rouge » fut construit un nouvel ensemble combinant une terrasse massive et un sanctuaire accolé, dit temple aux Lions qui a remplacé l'ancien temple du Seigneur du pays qui fut arasé. De nouveaux sanctuaires furent construits au sud de ce complexe, notamment un sanctuaire à la déesse mère Ninhursag et le sanctuaire du dieu Shamash doté à l'époque amorrite d'une terrasse monumentale.

Les rituels

On sait peu de choses des rituels eux-mêmes. On identifie aisément des allées processionnelles, des cuves à libation et des autels dotés de petites cupules. Très particulières à Mari sont des petites cuves à libation allongées, dites « barcasses », situées à la base des murs. Toutes ces installations orientaient et ponctuaient des rituels, des offrandes et des libations à la fois aux divinités mais aussi aux statues qui peuplaient massivement ces sanctuaires de la Ville II. Les statues des divinités elles-mêmes souvent réalisées en matériaux précieux ont disparu. Une stèle représentant éventuellement une déesse a été découverte en 1997.

On connaît aussi à Mari le culte des pierres dressées : plusieurs bétyles ont été découverts sur le site : ils sont l’expression d’une tradition précoce de l’aniconisme dans un monde saturé d’images par ailleurs.

Les textes tardifs décrivent, quant à eux, des cérémonies très complexes, notamment le rituel d’Ishtar, une cérémonie qui mettait en œuvre orchestres et chants. L’une des fêtes majeures était le rituel des morts, le kispum, où l’on honorait les défunts de la famille royale, comme ceux des autres familles.

La divination

L’art de la divination est attesté dès l’époque présargonique et se développe au début du IIe millénaire. Le roi est le principal demandeur de ce processus et d’après les archives royales de Mari, il y recourt pour chaque grande décision qu’il doit prendre. On compte plusieurs façons pour prédire l’avenir dont les usages peuvent être complémentaires :

  • la divination par les oiseaux (leur vol ou les taches qu’ils ont sur le corps) ;

  • la divination par l’observation du foie des animaux (l’hépatoscopie) ;

  • Le prophétisme qui peut s’appuyer sur les rêves ou les visions (oniromancie) et dont le foyer semble syrien.

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