La rareté des vestiges de peinture murale au Proche-Orient ancien s’explique par la fragilité du support (enduit de terre, éventuellement chaulé, au mieux juss, sorte de plâtre produit par la calcination du gypse) et par les procédés d’application des pigments qui, à quelques exceptions au Levant, ignorent la fresque véritable, résistante à l’eau. Dès lors, le palais de Mari est riche d’une documentation exceptionnelle, tant par sa quantité que par sa qualité.

Souligner l’architecture

Des emplacements privilégiés sont distingués par un décor non figuratif de fausses poutres (cour 106, dite du Palmier) ou de faux marbre (podium de la salle 64 à la déesse au Vase, aire de la salle 31, plinthes), ou plus simplement par un bandeau courant horizontalement à près de 2 mètres du sol (cour 106, secteurs I-J).

Les compositions figuratives

Excepté la Peinture de l’Investiture, seul tableau d’une telle dimension (2,50 × 1,75 mètres) retrouvé encore en place, les compositions figuratives n’ont subsisté qu’à l’état de fragments, dispersés dans les décombres. Leur position, consignée au moment de la découverte, a permis néanmoins de restituer des ensembles, lacunaires certes, mais suffisants pour que s’en dégagent des thèmes compréhensibles. Ceux-ci, récurrents dans l’iconographie syro-mésopotamienne, sont centrés sur la figure royale, le plus souvent en relation avec les dieux.

Comme sur la plupart des autres représentations, les figures, essentiellement anthropomorphes, sont juxtaposées en registres superposés, séparés par la ligne du sol ou par des bandes à motifs géométriques ou symboliques.

Un décor remontant au début du IIe millénaire av. J.-C.

Les ensembles peints du palais de Mari ne sont pas tous contemporains : contrairement à la thèse la plus répandue, ce n’est pas Zimri-Lim, le dernier roi de Mari, qui est représenté sur la Peinture de l’Investiture, mais plutôt un de ses prédécesseurs. Les plus anciens vestiges (salle 132) datent sans doute de la construction du palais (vers 2000 av. J.-C.). Paradoxalement, c’est l’usurpateur Yasmah Addu (1793-1775 av. J.-C. env.) qui a laissé les œuvres d’envergure des secteurs F et M.

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