Ce grand relief de la cour 8, étendu sur trois dalles complètes et au moins une quatrième fragmentaire, représente une scène de transport de poutres de bois sur des bateaux. Le bois est taillé et chargé sur les bateaux, à droite de la scène. Des bateaux véhiculent plusieurs madriers et tirent des poutres accrochées à l’arrière ; d’autres reviennent vides, sans doute pour reprendre un nouveau chargement : il s’agit donc d’un immense convoi.

Créatures aquatiques

Les flots sont représentés par de petites vagues graphiques. Ils sont peuplés d’animaux aquatiques : poissons, crabes, tortues, écrevisses. Y sont aussi représentées des créatures magiques, comme des ondins (sirènes masculines), des taureaux ailés. Ces créatures accompagnent ici les bateaux, sans doute pour garantir les conditions favorables du transport par leur présence bénéfique et protéger ainsi la cargaison.

Des interprétations diverses

La présence de deux forteresses a d'abord conduit à l’identifier à une scène maritime de transport de tribut : les forteresses seraient, selon certains, les villes de Tyr et Arwad sur la côte libanaise et il s’agirait alors de bateaux phéniciens, envoyant vers Khorsabad le bois réquisitionné par Sargon. Cependant, il pourrait s’agir plutôt de Chypre et d’un port phénicien.

Cette scène pourrait enfin relater une étape du chantier de construction, avec l’acheminement du bois vers le palais. D’après la correspondance de Sargon, une partie du bois était stockée à Assur et envoyée vers Khorsabad par bateau.

Dans tous les cas, les dimensions de ce relief et sa position, dans la cour d’honneur, témoignent de l’importance de cette scène que le roi avait voulu mettre en valeur.