Les gardiens du palais

Le palais de Khorsabad était décoré de grands taureaux ailés à tête humaine, que l’on appelle lamassu ou shêdu. Ils étaient placés par paires au niveau des portes et des passages. Ils faisaient ainsi office de gardiens du palais. Sculptés dans la pierre, ils pouvaient être représentés de profil ou bien de face. En plus de leur fonction protectrice, ils soutenaient les voûtes de briques des passages. Une longue inscription cunéiforme entre leurs pattes relatait la titulature de Sargon et la construction du palais.

Des créatures bienveillantes

Ces taureaux sont coiffés d’une haute tiare ornée de plumes et de motifs floraux sur laquelle sont superposées trois paires de cornes. Les cornes indiquent leur statut divin. Ces génies à l’expression bienveillante font partie d’une série de créatures et de divinités mineures qui se multiplient au Ier millénaire av. J.-C. Sur d’autres sites assyriens, on trouve aussi des représentations de taureaux en peinture ainsi que d’autres statues gardiennes comme des taureaux et des lions.

Le transport des taureaux

Chaque taureau pouvait mesurer plus de 4 mètres de haut et peser jusqu’à 30 tonnes : leur acheminement vers le palais était donc difficile. Des reliefs de Ninive évoquent leur réalisation et leur transport. Ils étaient d’abord équarris dans les carrières puis tirés sur des traîneaux par des dizaines d’hommes avant d’être chargés sur des radeaux. Confrontés aux mêmes difficultés, les premiers fouilleurs de Khorsabad et Ninive durent se résoudre à scier les taureaux ainsi que certains autres reliefs pour pouvoir les acheminer vers les musées.