Paysages artificiels

Les jardins étaient incontournables dans les palais mésopotamiens du Ier millénaire av. J.-C. et le parc du palais de Sargon à Khorsabad était digne de la splendeur de la capitale. Il reproduisait à petite échelle des paysages forestiers et montagneux, parcourus par des rivières, qui rappelaient les monts de l’Amanus situés au sud-est de l’Anatolie.

« Je créai un grand parc, image de l’Amanus, où l’on planta toutes sortes de plantes aromatiques et odorantes venues de Syrie, et des arbres fruitiers des montagnes »

(Sargon II, inscription de Dûr-Sharrukîn)

Bâtiments d’agrément

On pouvait y trouver de petits bâtiments d’agrément ou des kiosques, ainsi que le suggère un relief de la salle 7. Dans un paysage d’arbres fruitiers et de conifères, surplombant un cours d’eau poissonneux où voguent des embarcations, se dresse un édifice à colonnes orné de merlons qui pourrait évoquer le bit hilani du palais (monument X). À côté, une colline boisée et peuplée d’oiseaux est surmontée d’une tour crénelée à la façade animée de redans, peut-être un autel. On retrouve les mêmes bâtiments dans les jardins représentés sur les reliefs de Ninive.

Une tradition reprise

La tradition des parcs royaux assyriens fut reprise par les autres peuples d’Orient. Les légendaires jardins suspendus de Babylone, parmi les sept merveilles du monde antique, sont les plus célèbres. Le système d’adduction d’eau sophistiqué qu’on leur prête était déjà utilisé chez les Assyriens. À l’époque perse, le paradeisos était un parc palatial où se trouvaient arbres et animaux, tout comme à Khorsabad. Ce terme a donné naissance au mot « Paradis », désignant le jardin d’Éden dans la Bible.

En savoir plus :

- Exposition "Jardins d'Orient" de l'Institut du Monde Arabe (19 avril-25 septembre 2016).