La reconnaissance de lieux de culte gaulois incontestables dans le nord de la France remonte à une trentaine d’années. Les éléments constitutifs d’un sanctuaire gaulois peuvent se résumer ainsi : fossé d’enceinte quadrangulaire, parfois ovalaire, bordé d’une palissade, porche monumental d’entrée, fosse « autel-creux » surmontée d’un bâtiment et bois sacré dans l’aire, armes détériorées, os humains et animaux. Ces caractéristiques sont singulièrement proches de ce qui est connu dans le monde méditerranéen antique.

Le site de Nanteuil-sur-Aisne « Népellier » avait été interprété dans ce sens lors des fouilles anarchiques des années soixante en raison des armes brisées, des os humains découverts mais surtout par la reconnaissance d’un fanum. C’est la prospection aérienne qui a révélé sa réelle importance, le plan du grand fossé ovalaires gaulois et la totalité du temple romain.

Un autre site distant d’une quinzaine de kilomètres, à Roizy « les Cinq Horles », présente des caractéristiques similaires, grande enceinte ovalaire et temple romain. Plus près d’Acy-Romance le fanum fouillé sur l’oppidum de Château-Porcien recoupe des fosses contenant des quantités de cornes de bovidés. Le grand temple romain de la « Briqueterie » ne semble pas succéder à un sanctuaire gaulois. Des découvertes d’objets en nombre, fibules, monnaies gauloises et romaines, sur de petites surfaces semblent indiquer l’existence de lieux cultuels moins structurés, c’est le cas à Ecly notamment. 

Nanteuil-sur-Aisne par sa proximité et sa contemporanéité avec Acy-Romance (1,5 km) mais aussi son développement sous l’Empire et sa perduration jusqu’au IVe siècle apparaît comme le sanctuaire principal d’origine d’une entité gauloise assimilable à un pagus.