L’archéozoologie est d’un apport considérable dans l’étude des sociétés protohistoriques en raison des relations étroites entre l’homme et l’animal. Les fouilles de l’habitat d’Acy-Romance ont bénéficié de la présence quasiment constante de Patrice Méniel qui a été d’une aide précieuse dans les orientations de la fouille, la mise au point de certaines méthodologies, et surtout dans la reconnaissance in situ des os des animaux, de leur connexion, des anomalies dans leur disposition ou leur assemblage, mais aussi des restes humains fragmentés. Les tamisages ne pouvant être systématiques en raison du volume représenté, il a été procédé par échantillonnage pour recueillir un spectre représentatif des micromammifères et autres amphibiens. C’est ainsi qu’ont pu être recueilli les os d’une belette et ceux de ces captures, ou bien encore la tête et les os des extrémités des pattes d’une martre, témoignage de l’abandon d’une fourrure.

Les strates riches en restes de poissons ont été tamisées systématiquement. Les fameuses fosses à brebis ont bénéficié d’un traitement spécialisé qui a permis de s’interroger immédiatement sur leur origine et de rechercher dans leur environnement immédiat de possibles aménagements spécifiques. Quelques rares os brûlés, risquant de finir en sac avec d’autres restes de même nature, étaient reconnus immédiatement comme des incinérations humaines jetées, plus que déposées, dans deux silos. L’état de conservation d’un crâne de taureau, l’altération de la surface des os observée lors de la fouille ont conduits, par exemple, à vider totalement un vaste silo comblé essentiellement de craie.

L’étude de plus de 200 000 restes osseux sur le site d’Acy-Romance, dont la majorité a été observés in situ, permet d’étudier l’élevage, la boucherie et la consommation carnée dans toute leur diversité.