Il y a 15 000 ans

Étiolles, Campements paléolithiques

Découvert en 1971 par des archéologues amateurs qui ont récolté de nombreux silex taillés en surface, le site d’Étiolles a livré des vestiges de campements magdaléniens (vers 13 000 avant J.-C.) parfaitement fossilisés dans les limons d’inondation de la Seine. Grâce à cette conservation exceptionnelle, les modes de vie de ces chasseurs-cueilleurs nomades peuvent être restitués avec une finesse rare.

Restitution du campement paléolithique d'Étiolles. © MAN / Gilles Tosello

Un habitat saisonnier

Le site d’Étiolles révèle une riche accumulation d’occupations. Périodiquement, des familles magdaléniennes sont venues à la confluence avec le ru des Hauldres. Elles y trouvaient du gibier pour leur subsistance, des rennes et des chevaux, ainsi qu’un silex de très grande qualité pour leurs couteaux et autres outils. L’étude des animaux chassés indique des passages plutôt durant le printemps ou l’été. Les campements comptaient quelques tentes, parfois limitées par un cercle de dalles, avec des aires d’activité extérieures. Les foyers sont nombreux et diversifiés, qu’il s’agisse de ceux que l'on trouve à l’intérieur des habitations, toujours soigneusement aménagés, ou de ceux en plein air, plus simples.

Une taille exceptionnelle du silex et une pierre gravée énigmatique

À Étiolles, des blocs de silex de très grande dimension ont été taillés, donnant des « lames », de 50 cm parfois, ce qui exigeait un haut niveau de compétence acquis après des années d’apprentissage. On en observe les traces sur des blocs montrant des maladresses, dues probablement à des enfants. Des normes sociales régissaient l‘accès au silex ainsi que l’emplacement des postes de taille selon le niveau des compétence des artisans. D’autres activités, comme la préparation des pointes d’armes de chasse en bois de renne ou le traitement des peaux, ont été réalisées sur d’autres postes. En bordure d’un foyer, gisait une pierre gravée de chevaux, de rennes et d’une créature fabuleuse. Unique en région parisienne, c’est l’indice d’une mythologie commune entre tribus magdaléniennes depuis l’Espagne jusqu’en Allemagne.

L'équipe scientifique

L’équipe scientifique est composée de plusieurs chercheurs universitaires et CNRS appartenant à l’équipe « Ethnologie préhistorique » d'ArScAn - UMR 7041 ainsi que de collaborateurs réguliers rattachés à d’autres institutions et d’autres UMR (INRAP, SRA Pays de Loire, ZBSA, Allemagne).

En savoir plus sur le site du Musée départemental de préhistoire d'Île-de-France à Nemours :

La présentation du chantier de fouilles dans la web-série « Devenir archéologue »

Crédits image : Gilles Tosello

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