Une vingtaine de sites magdaléniens est actuellement connue dans le Bassin parisien. Cette région se distingue par une concentration de gisements très bien conservés : c’est une situation unique en Europe.

Une région riche en habitats remarquables

Au centre du Bassin parisien, plusieurs habitats du Magdalénien récent ont été découverts dans les grandes vallées, enfouis et bien préservés dans des alluvions comme à Étiolles. Le plus connu est celui de Pincevent également découvert dans la vallée de la Seine et qui présente aussi une accumulation de nombreux campements. Parmi eux, le niveau IV-20 a été fouillé sur 4500 m² et on a pu y étudier en détail le mode de vie d’une communauté de Magdaléniens installés sur le site pendant plusieurs semaines. Citons également les gisements de Verberie (Oise), de Marsangy (Yonne), et de La Haye (Yvelines), ce dernier repéré à l’occasion d’un diagnostic préventif.

En périphérie du Bassin parisien, on connaît aussi de rares gisements en grotte et sous abri. Par exemple, la grotte du Trilobite à Arcy-sur-Cure (Yonne) a livré une des assez rares occupations attribuables à la phase moyenne du Magdalénien en France septentrionale.

Des concentrations particulières d’occupations magdaléniennes

Dans la vallée de la Seine, deux secteurs sont davantage fournis en sites. Le premier concerne la région de Montereau-fault-Yonne où les découvertes sont multiples : le gisement de Ville-Saint-Jacques situé sur le plateau au-dessus de Pincevent, et une quinzaine de gisements concentrés autour de Marolles-sur-Seine dans la confluence Seine-Yonne. Le second secteur se trouve près d’Étiolles où plusieurs occupations magdaléniennes ont été mises au jour aux Tarterêts, près de la confluence Seine-Essonne.

La concentration de ces découvertes, souvent liées aux carrières de sables et graviers, donne un aperçu sur la densité préhistorique des occupations. 

Les déplacements des Magdaléniens

Dans la plupart des occupations, on trouve un petit lot de pièces en silex d’origine plus ou moins lointaine à côté des produits en silex local. Ces pièces exotiques sont le plus souvent des lames, brutes ou retouchées, ou des lamelles retouchées, petits tranchants dont les pointes de sagaie étaient hérissées. Il existait donc de petits équipements de voyage comportant des outils et des armes avec lesquels arrivent les Magdaléniens lors de leur installation sur un nouveau lieu. La détermination de ces silex non locaux permet de reconstituer leurs déplacements d’une zone à l’autre du Bassin parisien.