Si les Magdaléniens d’Europe centrale trouvaient souvent refuge dans des grottes, l’art sur parois y fait défaut. En revanche, l’art sur objets et la parure sont bien connus dans ces régions.

Place aux femmes

Les femmes constituent le premier motif illustré sous forme de statuettes et de gravures sur pierre. À Gönnersdorf et Andernach, plus de 400 d’entre elles sont incisées sur des plaquettes de schiste et une vingtaine par site ont été sculptées en volume sur de l’ivoire de mammouth, du bois de renne, des os ou des morceaux de schiste. Ces statuettes sont connues aussi à Oelknitz et Garsitz en Thuringe. Pour évoquer le corps féminin, les artistes magdaléniens se sont contentés d’une barre verticale prolongée par un triangle représentant les fesses et, parfois, par une ébauche de seins. Plusieurs femmes ainsi figurées de profil et en file sur une des plaquettes de Gönnersdorf sont interprétées comme des danseuses.

Représentations d’animaux

Contrairement au style abstrait choisi pour représenter les femmes, les gravures montrant des animaux sur plaquettes de schiste, galets et matières dures animales sont exécutées de manière très réaliste comme c’est toujours le cas dans l’art magdalénien. Le bestiaire figuré comprend des espèces dont les restes ont été trouvés sur les sites magdaléniens des deux régions, comme le cheval, le bouquetin ou l’antilope saïga, mais aussi des animaux, comme le mammouth, le rhinocéros, le phoque ou la tortue, qui évoquent les paysages visités par les chasseurs-cueilleurs magdaléniens au cours d’expéditions lointaines.

Des coquillages bien mobiles

Les éléments de parure informent aussi sur les contacts et échanges qui ont dû exister avec les alliés encore plus lointains des autres provinces magdaléniennes. Ainsi des mollusques fossiles avec et sans perforation mis au jour en Thuringe ont pour origine soit le bassin de Mayence soit la Haute-Bavière voire le Bassin parisien. Ceux de Gönnersdorf et Andernach ont même fait le voyage depuis la Méditerranée.