La zone centrale de l’épave de la Dauphine a livré, groupés, plusieurs instruments d’apothicairerie, dont un remarquable mortier en bronze, pourvu de son pilon, et un clystère, ou seringue à lavement, en étain. 

La découverte d’un mortier et d’un pilon prouve l’existence de préparations pharmaceutiques faites à bord. L’ordonnance de la marine du mois d’août 1681 précise que le propriétaire du navire est tenu de fournir « le coffre du chirurgien garny de drogues, onguens, médicaments et autres choses nécessaires pour le pensement des malades pendant le voyage », tandis que le chirurgien est tenu d’apporter à bord « les instruments de sa profession » (Titre VI Du chirurgien, art. 3.). 

À sa découverte, le clystère renfermait encore les traces d’une préparation pharmaceutique à base de clous de girofle. L’usage du clystère, volontiers tourné en ridicule par Molière, a été l’objet d’un engouement considérable aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les découvertes de seringues à lavement sur plusieurs épaves de la période moderne prouvent que la clystéromanie avait également envahi le monde des navires