À la fois organe défensif et manifestation ostentatoire, la grande tour altière de Qalâwûn dominait le front sud.

Avec cette construction, Qalâwûn faisait d’une pierre deux coups : il renforçait le front face à l’attaque, et s’inscrivait au côté de Baybars comme le grand pourfendeur des croisés en Orient, grâce à une inscription monumentale courant sur toute la face de la tour.

« Au nom d'Allah... Cette tour d’heureux augure a été refaite durant les jours de notre maître le sultan auguste, le seigneur, le savant, le juste, l’assisté de Dieu, le champion de la foi, le guerrier, le combattant, le défenseur des frontières, le vainqueur, le victorieux, al-Malik al-Mansûr Saif al-dunyâ waʾl-Dîn Qalâʾun al-Sâlihî, l’associé de l’émir des croyants, que Dieu éternise ses jours et secoure ses aides ! sa construction eut lieu en l’année 684 (1285) ».

La tour sud est un grand ouvrage quadrangulaire de près de 17 mètres de large et 20 mètres de profondeur. Pleine à sa base, elle dispose d’une salle à archères à l’étage organisée autour d’un gros pilier central.

La vocation militaire de cette tour est manifeste avec sa forte projection de 15 mètres en avant de la courtine, ses neuf archères réparties sur trois faces, et son couronnement à double niveau défensif, composé d’une galerie en encorbellement maçonnée sur un mâchicoulis continu, et d’un chemin de ronde derrière un parapet crénelé. Une poterne s’ouvre au pied de la tour dans son flanc gauche. Elle permettait de passer du fossé à l’intérieur du château au niveau des écuries.