Quand le sultan Baybars s’approcha du Crac des Chevaliers en février 1271, il était à la tête d’une armée gigantesque composée de ses troupes associées à celles des seigneurs de Hama, de Saône et des provinces ismaïliennes du Djebel Bahra.

Il s’empara tout d’abord des faubourgs au pied du château avant de lancer plusieurs assauts. Dans le même temps, il faisait assembler le parc de machines de jet qui, dès le mois de mars, commencèrent à battre les murs du château. La prise de la barbacane « du forgeron » fut célébrée par la distribution de robes d’honneurs, signe de l’importance de la prise.

Puis les mineurs et les sapeurs alépins entrèrent en action sur plusieurs fronts s’attaquant à la base des tours du front sud, nord et est. L’une d’elles s’effondra le 30 mars. La brèche fut faite et les troupes entrèrent dans la lice. Les frères hospitaliers qui ne purent se réfugier à temps dans le château haut furent immédiatement exécutés, les mercenaires venus des montagnes emprisonnés, alors que les paysans furent relâchés pour continuer à s’occuper des terres. Forts de ce succès, ils dressèrent des mangonneaux dans la lice afin de poursuivre le siège. Conscient de la difficulté de la tâche qui restait à accomplir, Baybars utilisa un subterfuge. Il fit rédiger une fausse lettre signée du comte de Tripoli, qui enjoignait la garnison du Crac à se rendre. Après un mois de siège harassant, et sans espoir de renfort, les Hospitaliers se plièrent à cet ordre et, le 8 avril 1271, demandèrent l’amân qui leur fut accordé par le sultan.

Les dégâts causés par le siège

Le front sud fut le plus sévèrement atteint par les tirs des machines de jet. La violence de l’attaque fut telle, qu’il dut être entièrement reparementé. Les secteurs de la poterne nord (la barbacane de Nicolas Lorgne) et de l’entrée est souffrirent aussi considérablement du siège et furent reconstruits.