L’année 1160 marque dans la région la fin de cinq années consécutives de séismes destructeurs. C’est après cette date, vraisemblablement dans le dernier tiers du XIIe siècle, qu’il faut situer les vestiges les plus anciens du château hospitalier.

Ce premier château se présentait sous la forme d’une enceinte polygonale flanquée de tourelles et de saillants quadrangulaires ; il était défendu au sud par un fossé et par une enceinte qui se prolongeait à l’est. La porte, ouverte au milieu du front oriental, était encadrée par deux tourelles quadrangulaires et son passage protégé à l’aide d’un assommoir et d’une herse.

Adossée au revers de l’enceinte polygonale, une succession de salles voûtées formait une galerie presque continue ne s’interrompant au niveau du front oriental qu’au contact de la chapelle et de la porte d’entrée principale. Cette longue galerie était vraisemblablement compartimentée à l’aide de cloisons légères dont on ne conserve aucune trace (bois, torchis, etc.), et renfermait aussi bien les services que les lieux de résidence et des écuries ; elle s’ouvrait sur une cour centrale à la manière des caravansérails de la région.

Au sud, une imposante tour (G) jouait le rôle de tour-maîtresse dominant le site et dressée face à l’attaque. Les dispositifs d’hygiène furent concentrés au nord-ouest dans une vaste tour de latrines (D). Ainsi, comme dans d’autres édifices construits par les Hospitaliers en Terre sainte (Acre, Marqab), les activités polluantes étaient-elles rassemblées en un même lieu.