En révélant des âges plus anciens qu’attendus, les premières datations 14C (intervalle calendaire 37 000- 35 000 ans) obtenues sur des dessins noirs de la grotte Chauvet-Pont d'Arc, ont totalement modifié les certitudes établies. Dans le même temps, des dates 14C plus récentes de quelques milliers d'années étaient mesurées sur des ponctuations noires présentes sur les parois (intervalle calendaire 31 700-29 500 ans). L’impact de ces résultats a mené l’équipe scientifique à élargir ses perspectives d’étude en intégrant la datation dans une démarche plurielle, cherchant à révéler non seulement le temps des dessins et des Hommes mais aussi celui de l’évolution géomorphologique de la grotte.

À ce jour plus de 200 datations 14C ont été réalisées sur des charbons au sol, dessins, tracés pariétaux et des ossements animaux, en particulier d’ours des cavernes, confirmant l'existence des deux phases de fréquentation humaine mises en évidence dès les premières datations, et une phase d'occupation animale. Des datations par thermoluminescence sur deux fragments de parois rubéfiés ont montré que leur chauffe dans un foyer remontait à la première fréquentation humaine.

En parallèle, la méthode de datation par uranium/thorium a été appliquée à une stalagmite développée à la surface de l’éboulis de l’entrée préhistorique, montrant que la fermeture de la grotte remontait à plus de 13 000 ans. Ce résultat a été précisé par la datation au chlore-36 des quatre écroulements de corniche, qui ont séquentiellement obstrué puis définitivement fermé l’entrée de la cavité.

À ce jour, la grotte Chauvet-Pont d’Arc est la grotte ornée du Paléolithique récent ayant bénéficié du plus large jeu de datations indépendantes, appliquées sur des vestiges anthropiques et naturels. Cet ensemble permet désormais de dessiner un scénario très cohérent de l’histoire de la grotte.

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