Les missions archéologiques menées par Robert Koldewey à Babylone au début du XXe siècle ont été à l’origine de la mise au jour d’une vingtaine de fonds d’archives familiales, provenant de maisons particulières.

Ces archives privées nous renseignent sur les activités économiques, juridiques et personnelles d’hommes d’affaires et de leur famille. Elles présentent ainsi des contrats d’achat (esclaves, champs, maisons), des contrats de baux (champs et maisons), des emprunts, des investissements, ou encore des contrats de dots et de mariages.

Les fouilles clandestines conduites à Babylone avant les missions officielles ont révélé l’existence de plusieurs milliers de tablettes, mais dont le contexte archéologique est irrémédiablement perdu. Aucun document n’indique comment ces tablettes étaient regroupées, ni de quelle partie de la ville elles sont originaires.

Trois lots d’archives familiales sont particulièrement intéressants pour la ville de Babylone. Le premier, celui de la famille Egibi, est le plus grand fonds d’archives familiales de l’époque néo-babylonienne, manifestement trouvé dans plusieurs jarres scellées. 1700 tablettes d’argile ont été identifiées à ce jour et documentent la vie de cette lignée de 606 à 482 av. J.-C., soit sur cinq générations. Le deuxième lot d’archive est celui de la famille Nappahu (signifiant « Forgeron ») avec près de 290 tablettes. Cette archive documente majoritairement la vie d’un homme, Iddin-Nabu, et ses activités dans l’orbite du temple d’Ishara, dans la partie sud de Babylone. Enfin, le troisième lot intéressant est celui de la famille Shangu-Ninurta (du « prêtre du dieu Ninurta ») avec 90 tablettes, parmi lesquels de nombreux contrats de mariage et de dot, montrant que le patrimoine de cette famille se transmettait essentiellement par voie féminine.